Galerie des oeuvres de l’artiste Matth Velvet , pour en savoir plus sur son art : article en ligne sur son exposition « Standard Club » qui se déroule en ce moment à l’Institut Culturel Bernard Magrez à Bordeaux.
Matth Velvet dans les rues de Bordeaux
Des Capucins aux Chartrons, l’artiste à laissé ses couleurs sur les murs.
Nouvellement Bordelais, remarqué par son talent de coloriste Matth Velvet, est le Deuxième artiste qui prend possession de l’atelier résidence de l’Institut Culturel Bernard Margez. Il succède à Rouge et nous offre une exposition de pièces uniques et hautes en couleurs. Elles sont visibles dans le pavillon de la Boétie jusqu’au 22 mars 2020.
Egalité entre la rue et l’atelier.
Dans les années 2000 Matth utilise l’aérosol et pratique le graffiti classique, pour diverses raisons il abandonne ce procédé et travaille uniquement au pinceau. Il expérimente les couleurs, apprend les noms des teintes des pigments puis assez naturellement s’est réduit à celles qu’il prend le plus de plaisir à travailler. « Pour moi c’est intéressant de travailler le bleu et le jaune, cela me permet d’exprimer beaucoup de typologies de lumière. »
Son processus de création est semblable en extérieur et en atelier, il reprend la façon de peindre dans la rue,« Comme on ne peut pas généralement trop s’y attarder, je me fais une palette de 8 couleurs et réduis l’image sur ces 8 teintes ».
Lorsqu’il peint en extérieur, il réalise le même genre de sujet qu’en atelier. « J’ai pour volonté que dans la rue mes œuvres soient des tableaux gratuits. » Il essaye donc de chercher des murs au format de tableau. Matth Velvet est également intéressé par différents supports tels que des objets de la vie courante qu’il transforme en œuvres d’art : portes, pièces automobiles , Bloc stop.
Une passion pour les objets, une réflexion sur la production
Designer industriel de formation Matth Velvet prend un réel plaisir à représenter des objets. L’esthétique industriel l’intéresse toujours. Cependant cette expérience professionnelle l’a amené à se questionner sur le réel besoin de produire autant. Matth est sensible aux limites de l’exploitation des ressources. « Après avoir vu comment les choses que je dessinais étaient fabriquées, je préfère aujourd’hui que mes réalisations restent à l’état de tableaux ».
L’œuvre « rate now » est une réflexion sur le transport de marchandises qui peuvent venir de l’autre bout du Monde. « Le cargo représente toutes ces choses qui pourraient être à l’échelle locale et qui traversent le Monde. »
Ses œuvres sont empreintes de l’expérience de ce premier métier
et de son amour pour l’esthétique des objets. Elles nous amènent à nous
questionner sur notre rapport à la possession et à ce que nous y recherchons…
et à quel prix.
Standard club : l’Homme et l’accumulation de biens matériels
« Dans l’idée de standardisation il y a aussi l’idée d’industrialisation, de répétition d’objets. C’est aussi un clin d’œil à ce qu’était mon ancien métier ». Le titre « Standard club » est choisi en rapport au standard matériel occidental auquel on souhaite accéder globalement.« Acquisitions, pour faire partie d’une sorte de club, avoir sa carte de membre. Mais est- ce vraiment ce qu’on veut poursuivre dans la vie ? »
Objets et image
Pour Matth dans un bien matériel il y a un côté volatil et éphémère mais aussi un attachement pérenne qu’on peut avoir aux choses et aux souvenirs qu’elles engendrent.
« Parcelle » représente bien « standard club », c’est l’idée des vacances estivales et de cette plage où chacun veut obtenir sa parcelle de bonheur. Mais finalement on y manque un petit peu d’espace. Une scène qu’il a voulu représenter comme étant assez heureuse et paisible dans les actions des personnages. Le fond n’est cependant pas couleur sable mais violet-gris pour un effet qui rappellerait plutôt le bitume, et donc quelque part l’inconfort de quelque chose qui n’est pas naturel.
Objets et souvenirs
L’œuvre « pré internet-era » représente des Voitures téléguidées. » C’est un rapport à l’enfance, à des objets que j’ai pu connaître dans mon jeune âge. Quand on poussait les portes de la maison et qu’on allait jouer dehors avant qu’internet s’installe dans notre quotidien «
Enfin dans cette idée de rapport de l’Homme à l’objet Matth apporte plusieurs pistes de réflexion. Celle de l’acquisition/ possession et de l’accumulation / image mais aussi également de la peur de la dépossession des objets. Il représente des structures fragiles et des intrus dans certaines œuvres qui viennent fournir l’équation possession/dépossession.
Moi quand j’étais petit on me disait si un jour vraiment tu réussis tu auras peut-êtreune Porsche »
Standard Club
Dans l’oeuvre « Standard club » qui porte le même nom que l’exposition, on peut voir des choses qui s’effondrent, un équilibre instable : amas d’objets et puis une Porsche symboliques de la possession et de la réussite.
Dans le quartier des Capucins ou celui des Chartrons, tu peux retrouver certaines de ses œuvres de rue, En poursuivant ta balade sur les quais, au niveau du skate parc tu pourras découvrir des bloc-stop embellis par l’artiste.
Volée pour pièces, une oeuvre itinérante de Matth Velvet.
Tu peux aussi suivre le parcours de « volée pour pièces » sur Instagram. Matth Velvet participe au projet « courts-circuits » de la fondation Desperados qui promouvoit l’art urbain. C’est l’une des 6 œuvres confiées le 15 novembre dernier à 6 passionnés d’art urbain, lors de la soirée d’inauguration qui se tenait au sein de la galerie Pôle Magnetic Artlab. Grâce à ce projet inédit, cette œuvre se promène occasionnellement à Bordeaux dans les bras de son adoptant.
« Volée pour Pièces » quitte la galerie Pole Magnetic photo @tezia
Autres Infos utiles pour Matth Velvet :
On t’invite donc à venir sur place et découvrir cette fabuleuse exposition jusqu’au 22 mars, les 12 œuvres de Matth Velvelt ainsi que le Mur dans la cour du château Labottière.
Ruben Carraco signait la performance n°48 c’était le 13 septembre, le M.U.R de Bordeaux fêtait ses 5 ans et Artiste d’origine mexicaine habitant au Canada, grand voyageur, il fait part d’une grande sensibilité envers la nature. Son coup de pinceau ne laissant personne indifférent, Claudio Maldonado Aka Xunorus, guitariste compositeur argentin qui passait par pur hasard devant le mur a tout de suite été séduit et inspiré. Si bien qu’il a tenu à participer au vernissage. Un très beau cadeau d’anniversaire pour le M.U.R ; C’est Pendant la réalisation de cet incroyable renard endormi, peint sur les 35M2 du mur avec seulement 350Ml de peinture que nous avons pu rencontrer Ruben, il partage avec nous sa philosophie artistique
UNE EXPRESSION ARTISTIQUE PLURIELLE:
Ruben Carrasco a commencé à peindre comme tous les enfants, sauf qu’il ne s’est jamais arrêté. Il a très vite eu le sentiment d’avoir trouvé sa voie et il s’est lancé.
« J’avais l’idée de faire de la peinture, de
m’exprimer artistiquement. Aujourd’hui je réalise cela sur plusieurs surfaces
et supports : murs, toiles, sculptures, et même art digital. »
Originaire du Mexique, Pays du muralisme, cela ne le définit pas mais il y a pour Ruben Carrasco une influence inconsciente : « C’est comme pour Bordeaux avec le vin, on n’est pas nécessairement conscient de ça mais il y a certainement une influence. Car c’est finalement quand tu sors du pays, de son ancrage, de ce qui peut le définir dans ses particularités que tu deviens plus conscient de celles-ci » .
Muralisme
Rappelons que le muralisme est un courant artistique
né à la suite de la révolution mexicaine de 1910. Pour les artistes les murs
sont l’objet de toutes les attentions artistiques car ils sont à tout le monde
et peuvent s’adresser à la compréhension de tous, même ceux qui n’ont pas la
chance de savoir lire. Selon Ruben, le muralisme était très exigeant par le
passé. Avant de dire « je suis un muraliste » il devait y avoir
beaucoup de technique et de connaissance « chimique » : la surface,
la préparation du mur etc… c’est quelque chose qui à beaucoup évolué
aujourd’hui.
« Je me suis dirigé vers des études en Art
Plastique au Mexique. Mais je n’ai pas fait les 5 ans d’études que voulait le
« cursus ». J’ai pris ce que je voulais prendre et j’ai voulu
construire le reste par moi-même. J’ai cependant trouvé intéressant de
rencontrer des Maîtres qui me parlaient de concepts »
ENTRE CONCEPT ET PHILOSOPHIE
Aujourd’hui Ruben Carrasco passe beaucoup de temps en
studio. « Si je sors faire un mur c’est pour quelque chose de très
spécifique. Je ne suis pas quelqu’un qui va spontanément descendre
peindre ; Pas parce que je ne veux pas mais parce que je n’ai pas
forcement le temps ou l’opportunité de faire cela »
Cependant d’ici l’an prochain il a pour projet
d’insérer ses œuvres dans des lieux pas accessibles à tous, des lieux
underground, (voire interdits au public) des lieux que tu dois chercher. Le but
étant de ne pas imposer une idée dans le lieu public. Lieu public auquel il est
attentif .
« Ici on est près d’une école et je veux que le
message touche aussi les enfants. J’aime peindre dans l’idée
philosophique. On est sur cette planète et ici nous sommes l’artifice de la
nature, et même si on ne fait rien on affecte toujours la nature. Je veux faire
le minimum d’impact. J’essaye donc de faire attention aux produits et utiliser
le minimum »
Donc pas de bombe et très peu de couleurs sont
utilisées.
RUBEN CARRASCO: UNE TECHNIQUE PRIVILÉGIÉE
Il s’agit d’une technique de peinture, le Drybrush,
aussi appelée « technique du pinceau sec ». Les artistes
qui utilisent cette technique vont généralement la réaliser plutôt en
« étape dans un processus de réalisation ». Ils vont ensuite utiliser
différentes couches de peintures et épaisseurs, différents pinceaux pour une
réalisation formelle « académique ». C’est donc pour eux une
utilisation partielle dans un processus.
Ruben Carrasco l’utilise complètement. Il la décrit
comme une technique utile et facile. Pour ce MUR de 35m2 il aura
utilisé 350 ml de peinture et trois pinceaux. En revanche c’est un
procédé avec lequel il n’a pas droit à l’erreur : il est très compliqué,
voire impossible de repasser une fois le mouvement effectué.
L’EXPOSITION NEOSHAMANS : UN REGARD SUR L’INTERACTION DE L’HOMME AVEC LA PLANÈTE.
Ruben Carrasco à grandit entre la campagne et la ville, il a été sensibilisé très jeune à la chasse et à l’agriculture. « Par ces activités, j’ai eu une interaction directe avec la nature, je suis sensible au regard qu’on peut avoir sur celle-ci et également à la beauté des animaux. La « beauté » c’est le regard humain, mais pour l’animal elle fait partie de sa biologie, car elle influence la survie de certaines espèces. Et c’est intéressant cette idée d’un esthétisme pas nécessairement au service du fait de plaire. »
L’exposition Neoshamans qui est visible jusqu’au 12
octobre prochain à la galerie Pole Magnetic Artlab se structure autour de deux
façons d’interagir avec la planète : l’aspect scientifique et aspect
chamanique. Une partie pragmatique et une autre métaphysique qui se joue autour
de « l’humain », qui reste soit un « super scientifique soit un
super chaman ».
« J’essaie donc de montrer comment
on peut tomber sur la dévalorisation de certains points de la nature car notre
regard reste humain. Scientifique ou chaman il reste emprunt de nos normes et
de notre statut social.On pense avoir le « Pouvoir » par la
connaissance, Mais que connaît on vraiment ? Aussi on croit que par la
connaissance on avance, mais est ce qu’on avance vraiment ? »
Ainsi, il compose avec la nature, l’interaction
spirituelle, la contemplation, l’empathie avec cette nature qu’on ne connaît
pas vraiment, dans un contexte futuriste.
LAST FOREST DREAMER : UN RENARD QUI DORT ?
« Je trouvais que cette position donnait une forme de paix. Il y a une certaine beauté dans un corps mort ou endormi car il prend une place différente, sans tension. J’ai trouvé l’Inspiration dans le fait que chacun va se questionner différemment selon son inspiration : il dort ou il est mort selon l’interprétation de chacun, bien que mort il ne serait pas dans cette position, sauf si il était inconscient. Alors l’interprétation est vraiment libre. »
Renard de Ruben Carrasco Mur de Bordeaux
Ruben Carrasco et Tezia.Bordeaux
photos Nicos Poussain
Il y a deux messages que Ruben Carrasco sous-tend avec
Last Forest Dreamer : d’un côté la beauté du renard et de l’autre les
arbres coupés qui signifient la déforestation. Une idée esthétique pour attirer
l’attention, puis un second regard où quelques personnes vont se poser des
questions parfois dérangeantes avec cette idée de mort possible.
On vous laisse donc faire votre propre interprétation
en vous rendant au MUR!
INFORMATIONS UTILES POUR Ruben CARRASCO:
Le MURet
l’exposition sont visibles jusqu’au 12 octobre 2019
Place Paul et Jean Paul Avisseau, 33300 Bordeaux .
Ruben participe activement avec Alla
Goldshteyn au MUR12à Paris, ainsi qu’au festival IPAF. Nous t’invitons à visiter les pages de ces
beaux projets (liens sur les mots en italique).
Bordeaux StreetCulture Remercie Ruben, Alla, Pierre et Claudio
Commentaires récents